L’œuvre de Nathalie Smaguine nous émeut car elle réussit à fusionner et exalter les trois forces élémentaires de l’art : l’instinct, l’enthousiasme et l’expérience…

L’art est un infini combat entre l’invisible et le représentable, le visible et la sensation, les ténèbres et la clarté, la raison et le fantasme, et aboutit toujours à la lumière et à l’ombre.

La fureur et la sophistication s’y accolent et s’y bousculent comme deux concurrents complices, comme ces deux couleurs qui n’en font qu’une du ruban de Möbius.

L’œuvre est une mais ses métamorphoses sont multiples, rassérénées ou inattendues.

Il semble que la série "le rideau" signe l’aboutissement de ce long processus d’élaboration où la puissance du sujet l’emporte sur l’esthétique.

La densité des masses et de la lumière obscure, leur homogénéité tendre, jouent le rôle d’attracteur du regard, de la sensation et de l’intellect et génèrent un reflet assourdi et maté du réel à quoi renvoie le titre "le rideau".